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Maria, Lisa, Norma Et Don : Histoire

de gauche à droite :
Maria Rigby  Programme d’assistance aux réfugiés | Église mennonite d’Ottawa
Lisa Hébert  Coordinatrice | Capital Rainbow Refuge
Don Smith  Président | Groupe de travail sur les réfugiés | Diocèse anglican d’Ottawa
Norma McCord  Église unie du Canada | Groupe consultatif sur les réfugiés

Une fière tradition de parrainage privé

Pendant l’automne 2015, on avait souvent l’impression que toute la ville d’Ottawa participait au parrainage privé de réfugiés. Dans la ville, des groupes de voisins, de collègues, d’amis, de membres d’une communauté confessionnelle se formaient toutes les semaines, les résidents voyant dans le programme de parrainage privé du Canada une occasion pour de simples citoyens de faire leur part dans la crise mondiale des réfugiés.

L’intérêt pour le parrainage de réfugiés n’avait pas été aussi grand depuis le début du programme de parrainage, lors de la crise de réfugiés d’Asie du sud-est. En 1979, le Canada décidait d’accueillir 8 000 réfugiés vietnamiens, cambodgiens et laotiens. Marion Dewar, mairesse d’Ottawa, s’était engagée à ouvrir les portes de la ville à ces gens et Projet 4000 était né. Guidés par la mairesse et des églises de la ville, en un an, 298 groupes de parrainage privé ont accueilli tous ces gens et les ont aidés à se réinstaller.

Depuis, les groupes confessionnels ont été la pierre angulaire du programme de parrainage, continuant d’aider des réfugiés à s’installer, malgré la lenteur frustrante des démarches et le déclin de l’intérêt de la communauté plus large. De nombreuses églises ont facilité les parrainages privés par le biais de leurs ententes de parrainage avec le gouvernement, principalement pour des groupes de leur congrégation. Chaque année, la Coalition in Ottawa for Refugees (COR), un groupe de défenseurs des droits des réfugiés et de bénévoles de groupes confessionnels, a organisé des ateliers et des veillées pour susciter l’intérêt de plus de gens mais ce n’était pas facile.

Sautons quelques années pour arriver en 2015. Quand la crise syrienne a soudain fait les grands titres, l’intérêt du public pour le parrainage privé a explosé et beaucoup ont cherché conseil auprès des églises.

En 2014, une douzaine de congrégations de l’Église unie participaient à la réinstallation de réfugiés. En 2016, ce nombre est monté à 40.

« Je me suis sentie un peu débordée, mais d’une très bonne façon », dit Norma McCord, du groupe consultatif sur les réfugiés de l’Église unie du Canada et de COR.  Il y avait foule aux séances d’information et nous faisions parfois salle comble. On changeait de salle au dernier moment pour avoir plus de place et on ajoutait des séances.

Lisa Hébert est coordinatrice pour Capital Rainbow Refuge, un organisme bénévole qui s’emploie à offrir un lieu d’asile aux réfugiés appartenant à une minorité sexuelle. « Comme notre groupe LGBTQ s’était organisé quelques années avant la crise, nous étions bien placés pour nous jeter dans la mêlée et aider sans formation préalable », dit Lisa, l’une des membres de la COR qui a collaboré avec Réfugié 613 pour produire Parrainage 101 et 201, des ateliers offerts dans toute la ville et qui ont permis de former plus de 600 personnes.

La formation demeure importante, certains novices ayant du mal à trouver le bon équilibre entre satisfaire les besoins des réfugiés et les aider à devenir indépendants. Mais depuis le début, tout le travail acharné a eu des avantages inattendus. « À un atelier de formation, un Imam est venu me dire qu’il voulait travailler avec sa congrégation pour qu’elle soit plus accueillante envers les personnes LGBTQ », raconte Lisa.

« C’est devenu un mouvement multi-confessionnel et en même temps d’aucune confession. »

Face au surcroit d’intérêt soudain, les églises ont dépassé les limites de leur congrégation pour soutenir des groupes laïcs dans la communauté. « C’est devenu un mouvement multi-confessionnel et en même temps d’aucune confession, dit Don Smith, président du groupe de travail sur les réfugiés du Diocèse anglican d’Ottawa. La demande a explosé et nous avons maintenant 70 groupes qui parrainent des réfugiés. Ils ont accueilli 244 réfugiées depuis septembre 2015. C’est incroyable. »

Maria Rigby, qui fait partie du programme d’assistance aux réfugiés de l’Église mennonite d’Ottawa, dit que son quartier a collecté 30 000 $ juste en faisant du porte à porte pour demander des dons le soir du 31 décembre 2015. « Plus important encore, nous avons rencontré tellement de gens ce soir-là qui participaient déjà à divers parrainages. On avait le sentiment que la communauté dans son ensemble se réunissait pour mieux accueillir les réfugiés.  »

« C’est un privilège d’être là pour le long terme. »

« Globalement, la crise des réfugiés syriens a mis un visage sur la nécessité du parrainage mieux que nous avons jamais pu le faire auparavant », dit Norma. Ce qu’elle dit à ceux qui découvrent le parrainage? « Vous devez comprendre que c’est un engagement à long terme. Vous avez pour responsabilité, pendant un an, d’aider des gens à s’installer, financièrement et socialement. Ce n’est pas quelque chose que l’on entreprend à la légère. C’est un privilège d’être là pour le long terme. »

« Les familles qui arrivent sont si différentes les unes des autres. Nous ne savons jamais à l’avance comment sera une famille. Certaines sont très indépendantes et s’installent très vite, subvenant à leurs besoins en moins d’un an, d’autres ont plus de difficultés. C’est impossible à prédire », ajoute Norma.

Un brillant avenir pour le parrainage

« Les gens me remercient toujours, mais ce n’est pas moi qu’il faut remercier. C’est la communauté qui fait tout, dit Norma. Le parrainage a réuni des quartiers entiers. Des gens qui ne s’étaient jamais rencontrés avant sont devenus bons amis en œuvrant pour une cause commune. Nous nous sentons plus proches les uns des autres. Et cela nous révèle certaines de nos faiblesses ainsi que certaines de nos plus grandes forces. »

« J’espère que nous ne perdrons pas notre élan et que nous verrons tout ce que nous apportent les gens qui arrivent. Faire de nouvelles rencontres et voir notre communauté à travers de nouveaux yeux sont des expériences très salutaires pour tout le monde. »

Pour une vue d’ensemble du parrainage privé et pour plus d’information sur les principaux intervenants dans ce domaine à Ottawa, consultez la page Parrainer un réfugié du site Web de Réfugié 613.

Capital Rainbow Refuge continue d’encourager les nouveaux groupes de parrainage de réfugiés LGBTQ et à les guider. Pour en savoir plus sur leur histoire et leur travail, consultez leur site Web.