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Pauline Et Carol : Commanditaires

Pauline Lynch-Stewart et Carol Buckley  Co-présidentes, Groupe de parrainage Brantwood

Nous avons lancé la corde

En novembre 2015, la crise syrienne faisait la une des médias. Vous ne pouviez pas écouter la radio, ouvrir un site d’information ou regarder la télévision sans voir ou entendre parler de la situation inimaginable dans laquelle se trouvaient des millions de gens.

« Cela faisait un certain temps que j’avais le sentiment que je DEVAIS faire quelque chose, dit Pauline Lynch-Stewart. J’avais vu toutes les images. Des multitudes de gens marchant sur la route. C’était tout simplement horrible. Mais je me disais ‘Comment, toi, tu y pourrais quelque chose?’ Et puis quelqu’un m’a envoyé la vidéo de la tirade de Rick Mercer (l’animateur de télévision). Il disait « Vous tous, c’est comme s’il y avait quelqu’un en train de se noyer et nous avons une corde. Servez-vous de la corde !’ Et je suis passée à l’action. »

Tout le monde a retroussé ses manches.

Carol Buckley et Pauline se connaissaient à peine quand elles ont commencé à présider ensemble le Groupe de parrainage Brantwood, du nom de leur quartier du centre d’Ottawa. On ne risque pas de se tromper en disant que ce sont maintenant des amies proches.

« Le parrainage d’une famille comporte en fait trois phases, dit Carol. D’abord, la décision et le rassemblement des troupes pour préparer une demande. Puis le travail pratique pour équiper un foyer – les meubles, le matériel de cuisine, les vêtements et les bottes d’hiver. Et enfin, l’installation et l’intégration. »

« C’est intense, les premières semaines après leur arrivée, quand vous essayez de remplir les portefeuilles de la famille avec des cartes de santé, des assurances et des cartes de résidents permanents. Il faut trouver un docteur et un dentiste, inscrire les enfants à l’école et même apprendre à la famille à s’y retrouver dans le système d’autobus. »

La famille est arrivée en octobre 2016. La maman, le papa et trois enfants de 3, 6 et 10 ans.

Les besoins sont énormes et y répondre est extrêmement gratifiant.

Le groupe avait parlé des attentes des uns et des autres avant l’arrivée de la famille. « Ils ne seront pas forcément reconnaissants, dit Pauline, et ça va. Ce n’est pas pour ça que nous les parrainons. Vous ne pouvez pas faire cela pour votre satisfaction personnelle. Vous devez partir du principe que tout ce que vous essayez de faire, c’est les sortir des conflits pour les amener en lieu sûr. Tout le reste sera un bonus. »

« La famille que nous aidons est formidable. Ils sont cinq : la maman, le papa et trois enfants de trois, six et dix ans. C’est une famille très affectueuse, très unie, incroyablement enthousiaste, dit Pauline. Ils veulent apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur le Canada. Ils veulent sortir, faire du patin, de la luge, qu’il fasse beau ou pas. Ils sont super, nous les adorons. »

Gérer un groupe de bénévoles enthousiastes est parfois difficile. Avec 25 personnes désireuses d’aider et de partager de l’information, le groupe a décidé de créer un système de collaboration en ligne. « Nous avons des sous-comités pour la santé, l’anglais langue seconde, les activités sociales, les transports et les finances. Comme ça, les membres du groupe peuvent communiquer et partager les ressources, dit Carol. Nous avons aussi un calendrier, pour savoir si la famille est disponible si vous voulez planifier une activité avec elle. Ce système a été précieux pour nous aider à avancer dans nos efforts pour aider la famille à s’installer. »

L’expérience nous a transformées, notre quartier aussi et même la ville.

Les deux femmes ont remarqué que l’accueil de Syriens a eu une incidence profonde sur leur quartier et sur elles aussi. « L’expérience nous a transformées, notre quartier aussi, et même la ville », dit Pauline.

« Nous avons davantage le sentiment de faire partie d’une communauté, ajoute Carol. Nous avons reçu un tel soutien des autres communautés à Ottawa. L’Agence libanaise et arabe des services sociaux nous aide pour les questions d’emploi, un groupe somalien aide à remplir les papiers et nous avons trouvé des cours de langue au centre culturel chinois. »

« Nous avons aussi été agréablement surpris par les rencontres de hasard au fil des jours, ajoute Pauline. Des gens comme le pharmacien et le propriétaire du comptoir de shawarmas – ils ont été si gentils et accueillants envers la famille, se mettant aussitôt à leur parler en arabe et leur disant leur joie qu’ils soient ici, au Canada. »

« Parrainer une famille de réfugiés a vraiment renforcé ma confiance en moi, ajoute Pauline. Maintenant, je n’ai plus peur de ne pas savoir, je sais trouver quelqu’un qui sait et les inclure dans notre équipe. »

Et maintenant…

« Pour l’année qui vient, apprendre l’anglais sera la priorité pour tout le monde, dit Carol. Les enfants sont à l’école et apprennent très vite, mais c’est plus dur pour les adultes et c’est là-dessus qu’ils se concentreront cette année. Le papa veut aussi trouver du travail mais il sait qu’il doit d’abord maîtriser la langue, alors il est déterminé à faire de gros efforts en anglais, et à y consacrer autant de temps qu’il le faudra. »

Pour Pauline et Carol, le plus important sera de s’assurer que le groupe reste motivé. « Il y a encore beaucoup de choses avec lesquelles nous voudrions aider la famille. Nous espérons que la ville et les groupes avec lesquels nous avons collaboré auront les ressources nécessaires pour continuer à offrir leurs programmes et leurs services – Il faut tout un grand village pour réinstaller les gens. »

Pour une vue d’ensemble du parrainage privé et pour plus d’information sur les principaux intervenants dans ce domaine à Ottawa, consultez la page Parrainer un réfugié du site Web de Réfugié 613. Pour des renseignements plus complets pour aider les initiatives de parrainage privé, consultez le site Web du Programme de Parrainage Privé des Réfugiés.